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Monsieur Kosinski nous emmène à une époque noire et odieuse de notre histoire , en pleine seconde guerre mondiale quelque part au centre de l'Europe pour y suivre l'errence d'un petit garçon sans âge face à une guerre dont il ignore tout mais qui va bouleverser sa vie pendant 5 ans.
Que dire de ce petit bout de bonhomme , sinon qu'il vivra cette guerre de foyer en foyer , de famille en famille subissant les pires humiliations de la part d'un monde qui n'est pas le sien , lui jeune citadin transporté le temps d'une guerre dans un monde de brutes où la finesse est forcément l'apanage des faibles et est punie de mort. Il apprendra de toutes les personnes chez qui il transitera des ruses , des techniques pour s'en sortir , pour survivre. Il naviguera aussi entre un catholicisme exaspérant et de vieilles croyances ancestrales pour terminer son parcours d'abord dans le bolchevisme pur et dur , pour finir pas ne plus croire en rien si ce n'est en la bêtise humaine qui dans certains passages atteint des sommets. J. Kosinski nous livre un film de cette guerre à travers les yeux d'un enfant qui nous raconte ce qu'il voit avec ses mots . La violence de certains passages est inimaginable et choque l'esprit tant on ne peut en accepter la réalité ( les camps de la mort , les viols collectifs , les massacres de population...) . Le racisme et la xénophobie sont aussi présents pour ce petit enfant brun , à la peau sombre dans un pays où l'déal reconnu était la blondeur et les yeux bleus.
Ce bouquin , malgré cette violence et ces horreurs nous livre des passages d'une infinie tendresse qui deviennent bouleversants pour le lecteur tant ils prennent de l'importance dans la vie de ce petit être privé de l'affection d'une mère et d'un père pendant 5 longues années. Au final , ce bouquin loin de nous arracher des sourires , ne tombe pas dans le larmoiement à tout crin mais nous livre une image odieuse de l'âme humaine tellement occupée à combattre ces démons qu'elle en a oublié ces principes fondamentaux , l'amitié , la compassion , l'amour pour enfanter un petit être qui ne les aura jamais connus qu'au travers d'instants volés pendant son périple.
Merci Monsieur Kosinski ! ! ! !