Sur Terre, dans un futur pas si lointain, la très grande majorité des habitants s’est regroupée dans les grandes métropoles mondiales, protégées de la pollution et des aléas climatiques par des dômes de verre et d’acier. Cet archipel urbain constitue à l’échelle planétaire Globalia, un système social, politique et économique unique assurant liberté, sécurité et bonheur aux habitants. Le meilleur des mondes possibles apparemment... Au-delà de ces dômes existent les non-zones, territoires rendus à la nature et peuplés de quelques tribus prétendument hostile et revenues à un mode de vie sauvage. Les Globaliens, devenus quasi immortels (ce qui impose un contrôle strict des naissances) semblent se satisfaire de leur monde artificiel mais il en va différemment pour Baïkal, jeune hommes aux idées plus larges que ses concitoyens. Il rêve de fuir ce paradis contrôlé pour aller découvrir les non-zones, en entrainant son amie Kate. La première tentative échoue mais son cas intéresse un membre de l’élite politique globalienne qui se décide à lui ouvrir les portes du monde extérieur pour d’obscures raisons... que va découvrir Baïkal ? Est-il le simple pion d’un jeu politicien ? D’une lecture aisée, dans un style rappelant Barjavel, ce roman de 500 pages m’a tellement captivé que je l’ai lu en très peu de temps. Outre l’histoire en elle-même, rondement menée, l’auteur pointe au cours du récit de nombreuses références à l’évolution de nos sociétés. Ces références se transforment vite en questionnements pour le lecteur qui perçoit aisément les dérives actuelles mises en avant par l’auteur. J’en citerai seulement quelques unes, parmi les plus visibles : l’avenir de la démocratie en lien avec l’acculturation de la société, l’obsession sécuritaire allant jusqu’à créer de fausses menaces pour mieux souder les Globaliens, le (non)traitement des problèmes environnementaux avec la création de mondes humains clos et le rejet des pollutions dans les non-zones, les difficiles relations intergénérationnelles dans un monde où l’espérance de vie est prolongée à l’infini grâce à la médecine et où les naissances doivent donc être limitées. Les jeunes sont ainsi devenus très minoritaires et mal acceptés, enfin la dérive consummériste. Ainsi, beaucoup de thèmes sont abordés et on peut parfois regretter que certaines pistes de réflexion soient seulement juste esquissées, comme des perches qui, sitôt tendues, seraient déjà enlevées... libre au lecteur néanmoins de faire l’effort intellectuel de s’interroger sur les propos de J.C. Ruffin. S’il retient seulement l’histoire dans le roman, il aura perdu une occasion... D’autres résumés et critiques sur : http://www.cafardcosmique.com/Critik/critik/r/Rufin.Globalia.html http://www.gallimard.fr/catalog/Entretiens/01050269.htm
Date de création : 24/03/2006 15h27
Dernière modification : 24/03/2006 15h39
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